Lumières d’été

 

Avec Lumières d’été, Jean-Gabriel Périot donne à voir une œuvre d’une grande délicatesse et d’une extrême justesse pour parler de la tragédie nucléaire qui a frappé le Japon le 6 août 1945.

Précédemment, en 2007, il avait déjà exprimé son amour pour le pays du Soleil Levant dans 200 000 fantômes, un court-métrage que l’on pourra voir en complément de programme, où il racontait en photos et en cartes postales l’histoire de la ville martyre avant et après l’explosion de la bombe atomique.

Film d’une grande simplicité, Lumières d’été de Jean-Gabriel Périot, commence dans un studio où Akihiro, un Japonais qui travaille pour la télé française, interroge une hibakusha, une habitante d’Hiroshima ayant survécu à l’attaque américaine. 

Ce Plan-séquence émouvant ébranle le cinéaste japonais qui décide alors de se reposer un instant dans le parc proche de l’épicentre de l’explosion. Il s’installe sur un banc et est apostrophé par sa voisine, Michiko, une jeune fille habillée en tenue traditionnelle… qui va l’entraîner dans un voyage inattendu.

S’en suit une heure aussi merveilleuse pour lui que pour le spectateur. Magnifiquement filmé par Denis Gravouil, on va passer un moment agréable dans un village proche d’Hiroshima, où l’on pêchera en compagnie d’un bambin de huit ans et de Monsieur Aoki son grand-père. En outre, ce sera l’occasion d’assistera à la fête des ancêtres, de brûler des baguettes pour feux d’artifice… 

Jean-Gabriel Périot et son chef-opérateur réussissent bien mieux qu’une carte postale et il suffira de jeter un coup d’œil sur l’affiche du film pour comprendre qu’ils rendent un bel hommage à un certain cinéma japonais, celui qui est bienveillant avec le petit peuple nippon…

Bien sûr, on aura vite compris qui est Michiko sans que cela conduise à trouver l’entreprise naïve. Car Lumières d’été de Jean-Gabriel Périot est une œuvre nécessaire qui parle avec sérénité d’une des pires pages de l’histoire humaine. 

Apparemment très éloigné de ce que contaient Marguerite Duras et Alain Resnais dans Hiroshima, mon amour, le film de Périot s’en rapproche par son empathie pour les vivants, c’est-à-dire pour ceux qui n’oublient rien et surtout pas de vivre malgré l’horreur qu’ils n’ont pas oublié.

 

Philippe Person
Froggy Delight
Août 2017
www.froggydelight.com/article-19296-Lumieres_d_ete.html